Clairière secrete

L’obscurité de la nuit n’avait toujours pas fait place à la clarté du jour. Ou plutôt, elle ne le ferait jamais. Les habitants de cette terre avait de puis longtemps compris qu’il ne reverrait jamais plus l’astre solaire dont parle les plus vieux. Certes, il y avait des légendes qui racontaient que 7 jeunes élus allaient rapporter le soleil à Kazali, mais plus personne n’y croyait, maintenant. L’espoir avait fait place à la résignation…

Revenons en au fait. La forêt s’éveillait tout doucement, engourdie par la longue nuit qui venait de passer. Seul le mince ruisseau qui se situait à quelque pas de là n’avait pas pris de repos. Le clapotis de l’eau cristalline s’était fait entendre toute la nuit, comme une jolie berceuse. Plus tôt le matin, le chant mélodieux des oiseaux avait accompagné le ruisseau, formant une symphonie magique. Quiconque passant proche de cet endroit demeurait envoûter par les doux murmures des feuilles, la mélodie de la nature.

Loin dans la forêt entre les montagnes se situait une jolie clairière. Entourée d’arbres centenaire, le petit espace dégagé était un havre de paix. Peu nombreux était les elfes qui en connaissaient l’existence. Une petite fille était parmi les chanceux qui savait où était la clairière. Ou plutôt, une jeune femme. Et oui, elle était déjà rendue à 14 ans! Et cette nuit, comme beaucoup d’autre depuis son enfance, elle avait dormi ici. Dans les bras de son compagnon, elle avait retrouvé la paix qu’elle avait si longtemps égaré. En effet, si ce lieux était vraiment magique pour les habitants de Naspé, il demeurait un peu mélancolique pour l’elfe. C’était dans cette clairière qu’avait eu lieu bon nombre de moment marquant de la vie de Nishva. Plus jeune, c’est ici qu’on l’avait retrouvée, quand tous la croyait perdue. Cela avait aussi été le repère d’une louve argentée, nommé SilverNight. L’elfe lui avait rendue visite mainte fois, ainsi qu’a sa progéniture. Elle connaissait chaque petits de la louve comme si c’était ses frères et sœurs, ce qui était un peu le cas. Mais, le plus marquant, c’est que c’est ici que la jeune fille ressenti pour la première de la haine envers les humains. En effet, ils avaient tués celle qu’elle aimait, ainsi que sa porté. Heureusement, un petit louveteaux s’était rescapé du danger…

Une petite lèche humide fini de réveiller l’elfe qui s’était assoupis à la belle étoile.

-Aïna! S’écria la jeune fille, encore un peu endormie.

Mais le petit loup bleuté ne fis pas attention à sa maîtresse.

- Arrête ça tout de suite! Implora-t-elle, mi-sérieuse.

D’un petit coup de main, Nishva envoya le loup âgé de deux ans plus loin. Mais celui-ci, loin d’être découragé, revint à la charge. Il bondit vers l’elfe et se mis à lui mordiller doucement l’oreille. Nishva attaqua gentiment Aïnariël, puis partis à courir vers le ruisseau. Le petit loup suivi instantanément sa maîtresse, et plongea dans l’eau limpide. L’elfe se dévêtue et glissa à son tour gracieusement dans le cours d’eau. Les deux jeunes amis jouèrent pendant une demi-heure dans l’eau réchauffé par la chaleur de l’été.

Tout à coup, les sens de l’elfe perçurent un bruissement dans le feuillage. * Tu as entendue? * Demanda-t-elle à son compagnon. * Oui. * Silencieusement, Nishva revint vers la berge et se rhabilla. Qui cela peut-il bien être? C’était un qui, la jeune fille en était sur. Elle connaissait trop bien les bruits des déplacements des animaux pour pouvoir douter que ce n’était pas eux. Accroupis dans les buissons, la main posée sur l’encolure de Aïnariël, l’elfe attendait ce qui allait surgire de la forêt.

-Aïna, tait-toi! Tu vas nous faire repérer! Gronda la fillette à l’intention de son loup.

Celui-ci ne cessait de grogner depuis que le mystérieux bruit avait commencé. Ses oreilles étaient plaquées contre son crâne bleuté, ses babines légèrement retroussées. *Ça sent l’humain* Dit le loup à sa maîtresse. Celle-ci huma l’air de son petit nez fin, pour finir avec une grimace. *Oui, c’est vrai. Et je n’aime pas ça… * Toujours aux aguets, l’adolescente se tourna de l’autre côté de la source du bruissement, pour tenter d’apercevoir son campement. Entre quelque arbres, on voyait un cercle de pierre pour contenir le feu et une couchette de branches de sapins. C’était là que Nishva avait passé la nuit, en compagnie de Sùri. Posé rapidement en tas près des roches, un arc et un carquois y reposaient. Mentalement, Nishva calcula la distance qui la séparait de ses armes. *Zut! C’est bien trop loin! L’humain –elle était presque sur que s’en était un- aura le temps de me rattraper bien avant que je ne puisse me battre… * L’elfe émit une petite plainte découragé. *Peut-être. Mais n’oublie pas que tu m’as, moi. Je peux toujours créer une diversion, le temps que tu ailles chercher de quoi nous défendre. Et puis, c’est notre forêt ici! Personne ne la connais mieux que nous deux. Et surtout pas un humain! Je te le jure, c’est lui qui regrettera cette rencontre, pas nous… * Un faible sourire, bien que très tendue par la situation, s’étira sur les lèvres pâles de la jeune fille. *Tu as raison, mon beau! Mais, je ne risquerais pas ta vie pour rien! Comme tu l’as dit, c’est surtout lui qui devra nous craindre… * Ses maigres petits bras blanc comme lait encerclèrent le cou de l’animal. Pendant un instant, Nishva ferma les yeux et ne fit que se coller contre son loup adoré. Comme c’était bon de sentir la chaleur de son corps, la douceur de sa fourrure, le rythme saccader de son cœur…

… Et le déchirements soudain des feuilles. Tous sens en alerte, la jeune elfe bondit sur ses pieds. Aïna grogna de plus en plus fort, puis se mis à aboyer.

-Qui va là? Lança l’adolescente, sur un ton qui se voulait plutôt menaçant.

Le bruit d’atterrissage d’un corps dans le ruisseau lui répondit. Faisant taire son loup du revers de la main, Nishva s’avança prudemment vers l’étranger. Celui-ci lui murmura quelque mots, tellement faiblement que l’elfe du se rapprocher plus près de l’humain qu’elle ne l’aurait fait en temps réel. Il la suppliait de l’aider. Le pauvre avait l’air si exténué, assoiffé et affamé. Quiconque l’aurait trouvé sur son chemin aurait eu pitié de lui. Mais, pas Nishva… * Qu’est-ce qu’on fait de lui?* Comme toujours, la jeune fille demanda conseil à son ami, qui lui répondait avec sagesse. * Et bien, on l’aide! Que voudrais-tu faire d’autre? Le laisser pourrir ici jusqu’à temps qu’il meure? * Pensive, l’adolescente lui répondit, un peu avec rage. * Mais… C’est un humain… Pourquoi devrions-nous le… * Un humain? Et alors?* La coupa aussitôt Aïna. *Comment ça et alors? Ben alors, on ne lui doit rien! Son espèce ne fait que nous pourrir la vie depuis qu’elle a été crée! Un de plus ou un de moins… * *Tu oublie que les humains m’ont aussi souffrir. * Prise de remord, l’elfe se mordit douloureusement la lèvre. *Oh, Aïna, je suis désolé… Je n’avais pas le droit de te dire ça… * *Laisse. L’important, c’est que moi je suis prêt à aider ce pauvre homme. * Nishva soupira. Impossible d’avoir raison avec ce loup. *C’est bon. Je l’aiderais. *

Avec une agilité conféré par sa race, l’elfe s’avança vers le corps, qu’on aurait pu croire sans vie. Seul les faibles mouvements de sa poitrine que se levait de temps à autre pouvait témoigner qu’il était toujours vivant. Consciente que s’il restait dans l’eau trop longtemps il allait finir par attraper froid, l’Élue le tira hors du ruisseau. Ce fut une tache assez difficile, puisque les muscles n’étaient pas ce qui avaient de plus développés chez la jeune fille. Heureusement, l’humain n’était pas trop lourd. Une fois qu’ils furent arrivé sur la berge, Nishva délaissa la victime pour aller s’affaler dans l’herbe. Par chance, Aïna veillait à la santé de l’homme. *Tu devrais lui apporter de l’eau. Sa gorge à l’air sèche, et, si je me souvient bien, il t’en a réclamé * Nishva ne pris même pas la peine de lui répondre, mais grommela jusqu’au camp. Sur le bord de son lit de fortune, une petite gourde était accrochée. D’un geste assez brusque, l’elfe la décrocha et se rendit près de son « patient ». Celui-ci était toujours allongé dans l’herbe, dans un état presque comateux. L’adolescente dévissa le bouchon du contenant, puis aspergea le visage du pauvre garçon, pour le réhydrater un peu. Puis, elle lui pris la tête pour la maintenir un peu à la verticale. * N’oubli pas de le faire avec le sourire…* Fut tout ce que dit la créature bleu. *Je sais! * Répondit une Nishva très irrité. *Oh. Désoler Aïna * Fit-elle en voyant le visage penaud de son loup. *C’est juste que d’avoir un humain à proximité m’angoisse. Et en plus je l’aide… *

La fille reporta son attention sur le garçon. Il commençait à battre fébrilement des paupières. Après avoir déposé la cruche, Nishva crut bon de devoir rassurer l’humain.

-Ne t’inquiète pas, tu es entre de bonne main. Moi, c’est Nishva. Ici, tu es à Naspé, dans la forêt. Et toi, qui es-tu?

Idiot? Fou? Ou, tout simplement humain? Tels étaient les trois choix qui s’offrait à elle. Qu’est-ce que Naspé? Qu’est-ce que Naspé? Il faut vraiment être un humain stupide pour ne pas le savoir! Et, connaissait-il les Elfes? Ou les Hommes étaient-ils rendu à un stade où seule leur petite personne compte? *Tout compte fait, j’aurais peut-être du le laisser mourir… * Un grognement sourd se fit attendre, en réponse à Nishva… * Rah, c’est beau Aïna, pas b’soin d’me faire la morale! * * … *

Sans pouvoir fixer plus longtemps le loup au regard réprobateur, la jeune fille se tourna vers l’«ignorant ». Son ton était un peu plus sec, hautain, mais la différence était à peine perceptible. Son dédain envers la race des Hommes commençait à refaire surface. Elle n’avait passé que quelque minutes en compagnie de Wakaaru, mais, déjà, elle s’imaginait qu’il allait être comme tous les humains qu’elle avait rencontré à date. C’est à dire; cruel, avide, dangereux, violant et stupide. Pourtant, cette attitude n’était pas propre à tous les Humains, et c’est ce dont elle n’allait pas tarder à s’en rendre compte…

-Tu ne connais pas Naspé?

Elle fit passer un commentaire désobligeant sous le silence.

-Et bien… Pour résumer, c’est le village de mon espèce. Les Elfes. Tu sais qui nous sommes, j’espère? C’est là que la majorité d’entre nous habite. Notre cité est bâti dans les arbres, entre les montagne, à travers la foret. Elle est invisible pour quiconque qui ne l’a pas déjà visité. Son emplacement est secret, et c’est sûrement pour ça que tu ne connais pas Naspé.

Elle omit de mentionner que c’était surtout parce qu’il était un humain.

-Et, euh… Ouais, je suis au courant que y’a un loup derrière moi.

Non mais, comment aurait-elle pu ne pas l’être? Bien sûr, c’était Aïna… Mais, même si ça avait été un autre animal, elle l’aurait vu approcher bien avant que Wakaaru ne le voit. Ses sens étaient beaucoup plus développé que ceux des Hommes. Et en plus, celui qui se trouvait devant elle était pas très réveillé, un peu faible. Le garçon la sous estimait, sous estimait son peuple… *Tu vois, il ne fait pas exception à la règle. Il est comme tout les autres… * Comme à chaque fois, le loup bleu ne tarda pas à réagir. *Mais, laisse lui une chance! C’est normale qu’il se question! On ne voit pas tout les jours une adolescente traîner dans les forêts en compagnie d’un loup bleu. * La jeune elfe resta songeuse quelque instants. *C’est vrai, tu as raison… *

-Il s’appelle Aïnariel Sùrion, ce qui veut dire Furie Bleue dans ma langue. Il vit avec moi depuis que j’ai 12 ans. Et là, j’ai 14 ans. J’ai grandi dans les forêts qui t’entourent, et je n’en suis pas sortit.

En voyant la mine curieuse mais un peu apeuré de Wakaaru, Nishva crut bon d’ajouter :

-T’inquiète pas! Il ne te bouffera pas.

Son ton s’était adoucie. L’humain avait l’air moins méprisant que c’est congénère. Mais, était-ce la vérité ou un simple mensonge?